Préserver l’accès à l’eau grâce aux aides publiques

3 mars 2023

Sécheresses, canicules, feux de forêts… dans un contexte mondial marqué par des phénomènes climatiques extrêmes et des pénuries croissantes, la gestion de l’eau s’inscrit plus que jamais au cœur de l’actualité. Pour y faire face, les institutions internationales tout comme les États instaurent des programmes et des aides publiques destinées à préserver l’eau.

Pérenniser la ressource en eau, un enjeu international

L’année 2022 a été synonyme d’intenses chaleurs dans le monde entier et la plus chaude jamais enregistrée en France. La situation de l’eau souterraine est devenue préoccupante : les pluies automnales, insuffisantes, n’ont pas permis de reconstituer les réserves nécessaires à nos consommations pour 2023.

Des inégalités d’accès et un stress hydrique croissant

Si l’eau recouvre 72% de la surface du globe, seuls 2,5% de ses réserves sont constituées d’eau potable propre à la consommation humaine. L’accès à cette ressource se raréfie à l’échelle mondiale à mesure que l’urbanisation, la croissance démographique et les niveaux de vie progressent. Sans changement, 52% de la population mondiale vivra dans une région soumise à d’importants stress hydriques en 2050, d’après le rapport de l’ONU sur l’eau et les changements climatiques de 2020. La pénurie d’eau se ressent sur l’ensemble de la planète mais les disparités régionales sont fortes. Si la consommation quotidienne d’eau est supérieure à 250 litres par personne au Canada, aux États-Unis, au Japon, en Australie ou encore en Suisse, elle n’atteint que 10 à 20 litres par jour en Afrique Subsaharienne.

Préserver l’eau pour protéger les populations

Ce défaut d’accès à l’eau s’accompagne de risques sanitaires élevés. Une eau de mauvaise qualité favorise la transmission de maladies telles que le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde ou encore la poliomyélite. L’OMS estime que la contamination de l’eau potable est responsable de 485 000 décès consécutifs à des maladies diarrhéiques chaque année, particulièrement chez les enfants. Durant la pandémie de COVID-19, ce sont trois personnes sur dix dans le monde qui n’étaient pas en mesure de se laver les mains avec de l’eau et du savon au sein de leur domicile. L’accès à une eau de qualité représente donc un enjeu de santé publique essentiel.

Une menace économique

La gestion de l’eau exerce une influence importante sur les activités économiques, puisque 70% de nos consommations mondiales sont dédiées à l’agriculture et 19% à l’industrie. Ces activités s’accompagnent également d’un risque de contamination chimique de la ressource, à l’arsenic, au fluorure ou aux nitrates, par exemple. Une gestion durable de l’eau implique par conséquent de repenser nos activités et nos infrastructures afin de :

Les aides publiques et programmes d’intervention

Des mesures et dispositifs existent à l’échelle locale comme internationale afin d’adresser les problématiques d’accès et de qualité de l’eau potable. Ces programmes visent à accompagner entreprises, collectivités et autres acteurs de l’eau dans la préservation de la ressource.

La décennie de l’eau

Au niveau mondial, l’ONU s’intéresse depuis longtemps à la crise mondiale de l’eau. En 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu le droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme. Elle a également nommé la période 2018-2028 “Décennie internationale d’action sur le thème : L’eau pour le développement durable”. L’objectif : promouvoir le développement durable et la gestion intégrée de la ressource en eau à des fins sociales, économiques et environnementales ; mettre en œuvre et valoriser des programmes et projets connexes ; et renforcer la coopération et les partenariats en ce sens.

Les aides publiques européennes

La gestion de l’eau s’inscrit au coeur de la politique environnementale européenne et s’appuie sur plusieurs programmes et acteurs phares :

  • Le programme LIFE : ces fonds européens participent au financement de projets en faveur de la protection de l’environnement et l’adaptation face au changement climatique. Le projet LIFE Eau & Climat, lancé en 2020 pour une durée de 4 ans, entend aider les acteurs de la gestion locale de la ressource en eau à évaluer les effets du changement climatique, à les prendre en compte dans leur planification et à appliquer des mesures d’adaptation.
  • Les fonds européens structurels et d’investissement :
    • Géré par les Conseils Régionaux, le FEDER a pour objectif de financer en partie la politique européenne en matière de cohésion économique, sociale et territoriale, de développement rural, des affaires maritimes et de la pêche.
    • Piloté également par les régions, le FEADER vise à soutenir la politique agricole commune en développant de meilleures conditions agricoles et environnementales. Une partie du fonds est allouée à Natura 2000 et à la directive-cadre sur l’eau (DCE), qui détermine le cadre global de la politique communautaire sur l’eau.
    • Le FEAMP participe notamment au financement de projets encourageant une pêche plus raisonnée ainsi qu’un développement durable des zones de pêche et d’aquaculture.
  • La banque européenne d’investissement (BEI) : cet organisme financier à but non lucratif joue un rôle de bailleur de fonds. Il emprunte sur les marchés financiers afin de financer des projets contribuant à la réalisation des objectifs, environnementaux notamment, de l’Union Européenne.

Les aides publiques en France

En France, les programmes pluriannuels d’intervention (PPI) des Agences et Offices de l’Eau définissent les champs et les priorités d’action dans la gestion de l’eau pour chacun des bassins hydrographiques français. Ils s’appuient sur les orientations fondamentales des Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) pour répondre aux objectifs fixés par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

En 2016, les Agences de l’Eau ont versé plus de 1,9 milliards d’aides financières aux collectivités locales, aux industriels et aux agriculteurs :

  • 67% de ces aides étaient destinées à la lutte contre les pollutions,
  • près de 29% à la gestion des ressources, la restauration et l’entretien des milieux,
  • près de 5% à la mise en œuvre locale des politiques publiques de l’eau (études, sensibilisation, etc.).

Le plan France Relance, lancé en 2021, vise à stimuler l’activité économique du pays suite à la pandémie de COVID-19 et à soutenir la transition écologique et énergétique du pays. Le programme consacre 300 millions d’euros de crédits à la mise en œuvre du plan eau, visant à sécuriser les infrastructures de distribution d’eau potable, d’assainissement et de gestion des eaux pluviales sur le territoire.

WAYVE vous accompagne dans la rénovation de vos infrastructures hydriques afin de préserver au mieux la ressource en eau.